Percée de lumière…

Conleau, 12 décembre 2019

De la fenêtre de mon atelier : comme un signe lumineux indicatif…

Aujourd’hui la pluie et le vent ne m’incitent vraiment pas à me risquer à des prises de vue en extérieur. Mu par un désir de photographier, me voilà donc contraint (Ah ! Qu’elle est bonne la vertu vivifiante de la contrainte1) à trouver dans l’espace clos de mon atelier quelques lignes, plans, perpectives intéressantes pour remplir, comme dirait Spinoza, ma puissance d’exister. Car il s’agit bien de cela, en ce jour assombri par la météo, chercher en soi-même ce que le ciel ne peut donner car « La pensée ne descend pas du ciel (…), mais elle monte du corps, elle sourd de la chair et de ses entrailles2 ». Ouvrir une brêche, débusquer une percée de lumière, dans l’enchevêtrement des émotions et des ressentis, trouver un nouvel ordonnancement dans cet écheveau de « chair et d’entrailles ». Voilà ce que permet la photographie par la magie de son cadre ordonnanceur et de son ingéniosité technologique : créer de nouveaux rapports harmonieux ou signifiants entre les choses, entre soi et le monde. Et offrir au photographe, de tendre joyeusement vers une plus grande perfection, aussi modeste soit-elle ! Il en faut peu, au fond, pour combler l’oeil du photographe (que je suis) et remplir sa puissance d’être…

Rêverie bleue

1- « L’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté » (André Gide)
2- Michel Onfray, in La Puissance d’exister.

Aparté

Faisant le compte des Heures de ma liturgie très personnelle, je remarque que cette Heure en ce 12 décembre 2019 est la vingt-cinquième depuis la première intitulée « Au commencement ». Nouveau cycle, puisqu’une journée en compte vingt-quatre. Nouveau jour de ma vie future ?
Est-ce une coïncidence ? Car à ce nouveau jour personnel, se prépare dans le calendrier liturgique, mais aussi dans le cycle des saisons, une ‘aube nouvelle’ par la renaissance de la lumière, en deux modes. L’un, surnaturel par l’incarnation du Verbe, lumière du monde, que les chrétiens fêtent à Noël, l’autre, naturel, par la remontée du Soleil dans la sphère céleste, qui se traduira au moment du solstice d’hiver (dans la nuit du 22 décembre à 5h38 ) par l’allongement de la durée des jours, indicateur d’un printemps en germe, d’un nouveau cycle solaire et d’une nouvelle année…

 

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